Quels sont les risques particuliers associés aux cendres volcaniques?
L’éruption du mont St. Helens
L’éruption du mont St. Helens le 18 mai 1980. Un panache de cendres volcaniques massif a été envoyé haut dans l’atmosphère. Le vent soufflait 520 millions de tonnes de cendres vers l’est à travers les États-Unis et provoquait l’obscurité totale à Spokane (État de Washington), à 400 km du volcan. Photo : Robert Krimmel, United States Geological Survey.
La plupart des risques volcaniques affectent seulement les régions à quelques kilomètres d’un volcan. Les cendres volcaniques, cependant, peuvent affecter des régions sur des milliers de kilomètres de leur source. Cela signifie que le Canada pourrait être affecté par les cendres d’éruptions volcaniques lointaines, notamment les éruptions en Alaska ou dans l’État de Washington. Contrairement à la cendre fine produite par la combustion du bois, la cendre volcanique est dure, abrasive, légèrement corrosive, chargée électriquement et ne se dissout pas dans l’eau.
Cendre volcanique du mont St. Helens
Cendre volcanique du mont St. Helens, le 18 mai 1980, recueillie à 39 km sous le vent. Photo : D. Weiprecht, United States Geological Survey.
Les cendres volcaniques constituent une grave menace pour les avions, car elles peuvent abraser leurs surfaces, elles peuvent contaminer les ouvertures et elles peuvent être aspirées et fondues par les moteurs à réaction, causant de graves dommages. Sur le sol ou à proximité, les cendres volcaniques peuvent réduire la visibilité, rendre les surfaces glissantes, provoquer l’effondrement de toits, endommager les cultures et les plantes sauvages, obstruer les systèmes de ventilation, corroder le métal, contaminer les réserves d’eau, irriter ou endommager les yeux et poser un risque aux personnes avec des problèmes respiratoires.
Cendre volcanique recueillie au volcan Pavlof
Cendre volcanique recueillie au volcan Pavlof, en Alaska, 2013 (50 μm équivaut à 0,05 mm). Photo : Kristi Wallace, United States Geological Survey / Alaska Volcano Observatory.
Le nettoyage de cendres volcaniques peut être fastidieux, chronophage et coûteux. Si une importante éruption explosive se produisait au Canada, ou près du Canada, les perturbations du transport aérien seraient probables, même dans des zones où aucune retombée de cendres au sol n’a eu lieu, comme ce fut le cas pendant l’éruption du volcan Eyjafjallajökull (Islande) en 2010.
Dépolissage d’un hublot d’aéronef par la cendre volcanique
Dépolissage d’un hublot d’aéronef par la cendre volcanique : hublot du poste de pilotage de l’appareil KLM B747 qui a rencontré le nuage de cendres provenant du mont Redoubt (Alaska) en décembre 1989. Photo : R. Servranckx, Environnement Canada.
Le Plan inter-agences d’avis d’événement volcanique (IVENP) assure une communication rapide et efficace de l’information à la communauté de l’aviation (et à d’autres agences clés) concernant l’apparition soudaine d’éruptions volcaniques à l’intérieur ou près du Canada.
Véhicule couvert de cendres
Véhicule couvert de cendres et de neige à Seldovia (Alaska), à la suite d’une éruption du volcan Redoubt, le 4 avril 2009. Photo : Kristi Wallace, United States Geological Survey / Alaska Volcano Observatory.
Mondialement, neuf centres d’avis de cendres volcaniques (VAACs) surveillent les panaches de cendres volcaniques et utilisent des modèles informatiques pour prédire où les cendres se déposeront. Le Centres d’avis de cendres volcaniques de Montréal d’Environnement Canada traite des risques de cendres volcaniques dans l’espace aérien canadien.